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L’évaluation et questions d’institutionnalisation. Par : Mohamed AZIZOUN

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L’évaluation et questions d’institutionnalisation.
Par : Mohamed AZIZOUN

L’évaluation est aujourd’hui présente dans tous les domaines, On vit un recours massif à cette composante étant un outil pour réguler, pour porter un jugement sur l’atteinte des objectifs et pour rendre compte aux responsables et à la société.
Le Maroc, conscient de l’importance de l’évaluation lui accorde un intérêt majeur constaté au niveau de sa place dans la nouvelle constitution ainsi que le programme gouvernemental 2017 où le terme est utilisé vingt fois dans différents domaines en définissant ses rôles et apports dans l’accompagnement des projets et actions menés par les secteurs gouvernementaux.
Mais malgré les stipulations des textes juridiques d’incarnation de l’évaluation dans les différents secteurs, la situation est marquée par une faible institutionnalisation à tous les niveaux : central, régional et local et dans tous les secteurs de l’état hormis le secteur de l’éducation et formation, premier secteur à instaurer des structures d’évaluation à savoir l’instance nationale de l’évaluation qui a exécuté quelques actions modestes en termes de quantité depuis sa création en 2007, et l’agence nationale de l’évaluation et d’assurance qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique crée en 2014 et jusqu’à maintenant sans aucune production.
Notre intérêt dans cet article se veut être focalisé sur les contraintes qui peuvent freiner le processus d’institutionnalisation et d’exploitation de l’évaluation qui reste avec cet investissement marginal un élément de modernisation pour embellir la façade extérieure, et de proposer quelques pistes d’amélioration et solutions que nous jugeons susceptibles pour remédier à nos imperfections.
Plusieurs facteurs empêchent les développements souhaités, en particulier l’absence d’une culture d’évaluation. Facteur plus dominant vu les représentations négatives appropriées par l’Acteur. L’évaluation est perçue comme un élément de détection des fautes et dysfonctionnements non pour l’amélioration mais plutôt pour la sanction. Ce qui donne naissance à plusieurs conflits et surgit une résistance à l’évaluation. Dans le cadre de ce raisonnement, des efforts sont déployés pour éliminer cette ignorance des buts et fonctions de l’évaluation à partir de plusieurs actes de sensibilisation à l’importance de cette composante pour modifier sa compréhension et briser les stéréotypes négatifs attachés à ce concept, soulignant ici comme exemple l’organisation du colloque international de l’évaluation par l’instance nationale du conseil supérieur de l’éducation et formation en Octobre 2015.

Les ressources humaines demeurent un des problèmes qui contribuent à l’imperfection des actes évaluatifs. Absence d’une profession d’évaluateur et carence au niveau des spécialistes en évaluation chevronnés et expérimentés. Ce qui engendre un déficit au niveau des modèles, référentiels, démarches d’évaluation adaptés à notre contexte et pousse à importer des pratiques, standards, grilles et même des experts étrangers pour mener nos interventions évaluatives ou bien faire recours à des consultants du secteur privé pour des « évaluations clé en main ». Ce problème est dû entre autres, au manque des compétences nationales en matière d’évaluation, on témoigne la marginalité de la discipline dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique. A noter qu’un pas décisif a été franchi, un master de mesure et évaluation en éducation et formation a vu le jour au sein de la faculté des sciences de l’éducation de Rabat qui a pour but la formation des évaluateurs et universitaires spécialistes en matière d’évaluation.
Instaurer des dispositifs d’évaluation dans le domaine de l’éducation et formation que dans d’autres secteurs nécessite en plus des ressources humaines bien formées, des ressources financières et moyens pour des pratiques professionnelles à la hauteur puisque L’action évaluative est très exigeante.
Sans financement on ne peut pas assurer une évaluation efficace et pérenne. L’accès aux ressources financières reste difficile avec une mentalité opposée à la culture de l’évaluation. Et avec ce mouvement d’évolution que connait ce domaine, il est préférable de créer un budget propre à l’évaluation dans chaque secteur. Cet appui financier aidera à réaliser un progrès au niveau de la conduite des actions évaluatives et offrira une opportunité d’indépendance et d’engagement « obligatoire » d’acteurs.
Comme nous l’avons déjà mentionné, le secteur d’éducation et formation, et dans le cadre de l’institutionnalisation de l’évaluation est le premier à instaurer des structures au sein de son organisation, mais elles restent limitées au niveau central du fait qu’on souffre de l’absence d’extension de ces structures au niveau des académies régionales de l’éducation et formation et les directions provinciales. Le processus d’institutionnalisation demande non seulement la mise en place des structures centrales, mais aussi l’implantation des entités sur tous les niveaux y compris les établissements scolaires en créant des cellules dont le rôle est de mener des évaluations institutionnelles de façon régulière.
La problématique de l’évaluation reste ennuyante et la mise en œuvre des pratiques professionnelles de qualité est tributaire d’une formation au métier de l’évaluateur, et avant ça se concilier avec cette composante. C’est un défi à affronter étant donné que les problèmes attachés à ce domaine sont plutôt d’ordre social et qu’agir sur cette dimension en premier lieu garantira la bonne exploitation de l’évaluation et la rationalité de ses pratiques.

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